En ce début d’année, à l’heure des bonnes résolutions, et plutôt que de donner des conseils, j’invite adultes, parents, professionnels à une réflexion.
Je ne reviendrai pas sur les conséquences engendrées par une surexposition aux écrans. Pour approfondir cette question, je vous recommande de participer à la formation Art’incelle sur le sujet qui vous amènera bon nombre de réponses.
Non, mais à l’heure où, à raison je pense, nous nous focalisons sur les dangers des écrans, j’aimerai revenir à des questions centrales : Pourquoi certains enfants sont-ils surexposés aux écrans dès leur plus jeune âge? En quoi les parents sont-ils impliqués dans le comportement de leurs enfants? Et finalement, je vous propose d’essayer de comprendre ce que les écrans viennent combler chez les enfants que l’on ne serait pas en mesure de leur donner.
Pourquoi les enfants sont-ils surexposés dès leur plus jeune âge et de manière de plus en plus prolongée ?
Si nous remontons la machine du temps à avant 1968, nous étions dans une société patriarcale, la plupart des femmes ne travaillaient pas, les enfants étaient sous la responsabilité et la surveillance d’un groupe entier, parents et grands parents étaient présents. Aujourd’hui les parents sont très souvent seuls avec leur(s) enfant(s), il y a eu grosse évolution au niveau de la famille : monoparentale, recomposée, garde alternée. De plus, on assiste à un déracinement de la région d’origine.
Les parents sont donc de plus en plus isolés avec un ou des enfants qui demandent une disponibilité psychique continue : construire avec un jeune enfant un lien d’accordage, répondre à ses nombreux besoins, l’accompagner progressivement vers la capacité er le plaisir à jouer seul… Celà est parfois difficilement compatible avec les rythmes et conditions de vie et les préoccupations quotidiennes des parents.
De fait, les écrans deviennent de véritables « baby-sitters » d’appoint, ils occupent et captivent les jeunes spectateurs, octroyant aux parents débordés la liberté provisoire de vaquer à leurs occupations. Ils offrent aux parents des moments pour eux.
Qu’est ce que les écrans viennent combler chez les enfants que l’on ne serait pas en mesure de leur donner ?
Pour que la construction psycho affective de l’enfant soit harmonieuse, une réponse adaptée à ses besoins dans la stabilité et la continuité sont indispensables.
Les enfants ont des besoins psychologiques, de sécurité, d’amour, de liens, d’appartenance, d’être estimés, reconnus, de pouvoir s’épanouir au travers des apprentissages, des jeux, de la créativité, etc …
Ils sont de grands consommateurs d’amour et de bienveillance, et demandent une attention de tous les instants. Mais les écrans ne rentrent pas dans ce qui est nécessaire à l’enfant, il s’agit d’un désir. Alors peut-être qu’il y a là une amalgame pour le parent. En offrant à son enfant une multiplicité de temps d’écran, il pense lui faire plaisir et subvenir à ses besoins mais ne fait-il pas que de combler un désir ?
Faut-il répondre à tous les désirs de l’enfant ?
F.Dolto disait : « Un enfant, n’a pas besoin de bonbons, il en a le désir. Il demande un bonbon pour le plaisir qu’on s’occupe de lui, pour qu’on lui parle, qu’on lui montre qu’on l’aime.
Alors je vous laisse méditer, un enfant a-t-il vraiment besoin d’écrans?
En conclusion :
« Prendre soin des parents et des enfants » c’est multiplier les lieux de réflexion et de formation. Afin de comprendre ce qui se joue avec les écrans, les parents ont aujourd’hui d’avantage besoin de soutien et de temps de prise de recul.
Alors pour les années à venir, j’espère que la formation s’élargira à la présence parentale !
Stéphanie MAISON – Psychologue formatrice