harcèlement, petite enfance

Harcèlement et neurosciences

En ce mois dédié à la lutte contre le harcèlement, je vous propose de mieux comprendre l’impact du harcèlement scolaire, à la lumière des neurosciences.

En effet, il me semble important de s’appuyer sur des données scientifiques pour appréhender ses effets profonds et durables sur le cerveau en développement des enfants.

Cet article permettra aux parents et à tout professionnels, j’espère, de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents et les conséquences psychologiques et comportementales du harcèlement.

Essayons maintenant de décortiquer ce qui se passe dans le cerveau des enfants et l’impact sur leur développement : tout d’abord il faut savoir que lorsqu’un enfant est victime de harcèlement, il subit un stress intense et prolongé.

Ce stress déclenche une réaction biologique au niveau du système nerveux central, qui active l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. Cette voie libère des hormones de stress, notamment le cortisol, qui inonde le cerveau. Or, une exposition répétée à un niveau élevé de cortisol peut entraîner des modifications structurelles et fonctionnelles dans certaines parties du cerveau, notamment celles impliquées dans la régulation des émotions, la mémoire et la cognition.

L’hippocampe est particulièrement sensible aux effets néfastes du cortisol et un stress prolongé peut conduire à une atrophie de l’hippocampe, réduisant ainsi les capacités à former de nouveaux souvenirs et à traiter l’information efficacement.

Le stress impacte également l’amygdale, région du cerveau responsable du traitement des émotions, notamment la peur et l’anxiété. Le stress répétitif provoqué par le harcèlement peut entraîner une hyperactivation de l’amygdale, augmentant la réactivité émotionnelle de l’enfant.

Le cortex préfrontal, responsable des fonctions exécutives telles que la prise de décision, la planification et le contrôle des impulsions, est lui aussi sensible au stress. Une conséquence est de rendre difficile la régulation des émotions et la gestion des conflits..

De même, le stress perturbe la plasticité cérébrale (la capacité du cerveau à se modifier en réponse à l’expérience) en altérant les connexions neuronales, comme celles impliquées dans la gestion du stress et des émotions.

Il empêche également la production de nouveaux neurones ,ce qui affecte non seulement la capacité d’apprentissage, mais aussi la résilience émotionnelle. Il impacte également les réseaux de la récompense, en particulier les circuits dopaminergiques, qui sont liés à la motivation, au plaisir et au bien-être.

D’autre part,  les neurones miroirs jouent un rôle clé dans l’empathie et la compréhension des émotions des autres. Le harcèlement, qui inclut souvent une forme d’isolement social ou d’exclusion, peut inhiber le développement de ces neurones, perturbant la capacité de l’enfant à établir des relations sociales saines et à comprendre les émotions d’autrui.

Les neurosciences nous montrent combien le harcèlement présente des effets à long terme et des conséquences neurodéveloppementales.

On sait aujourd’hui, que les enfants victimes de harcèlement sont plus susceptibles de développer des troubles de santé mentale à long terme, tels que :

  • la dépression,
  • les troubles anxieux,
  • le SSPT,
  • et des comportements autodestructeurs.

Les effets se poursuivent à l’âge adulte sous forme de difficultés relationnelles, une estime de soi affaiblie, et une résilience réduite face aux défis de la vie. Certaines études montrent même un risque accru de développer des troubles de la personnalité ou des comportements antisociaux chez certains individus ayant subi un harcèlement sévère.

Ces conséquences mettent en lumière l’importance de détecter rapidement et précocement le harcèlement afin d’en atténuer les effets sur le cerveau et mettre en place des stratégies de soutien et d’intervention. Lutter contre le harcèlement c’est aussi protéger la santé mentale et neurologique des enfants.

Les thérapies cognitives et comportementales, les psychothérapies, peuvent aider à restaurer la plasticité cérébrale et à diminuer les niveaux de stress.

Des approches comme la méditation de pleine conscience et des programmes de gestion du stress peuvent également aider à réguler l’activité de l’amygdale et du cortex préfrontal, permettant à l’enfant de retrouver un meilleur contrôle émotionnel.

Pour limiter ce fléau que constitue le harcèlement, je vous invite à participer à la formation sur le harcèlement qui vous permettra de mieux comprendre comment ce phénomène se met en place et comment faire de la sensibilisation.

Mon objectif, notre objectif étant de prévenir pour ne pas avoir à soigner à reconstruire.

Stéphanie MAISON – formation Art’incelle formation – Découvrez les formations « Les troubles du comportement » et « Le harcèlement dans les différences » animées par Stéphanie !